Le Midi-Libre édition du vendredi 25 avril 2008

Laurent Vili, joint par téléphone à Nouméa, hier, au lendemain du verdict

« J'ai été comme assommé au moment du verdict. J'ai eu du mal à réaliser. Ce n'est que le lendemain, en prenant mon petit neveu dans mes bras, que j'ai réalisé que c'était fini. Je n'ai pas pu retenir mes larmes. » Il est minuit à Nouméa, il pleut des cordes, et Laurent Vili, le rugbyman montpelliérain, réagit à son acquittement par la cour d'assises de Nouvelle-Calédonie, pour le meurtre en 2002 de Jean-Marie Goyetta, un Mélanésien tué lors d'affrontements interethniques.

« En arrivant ici, j'étais confiant et déterminé. J'étais sûr de mon innocence, car ce n'était pas Jean-Marie que j'avais ce jour-là dans ma ligne de mire. » Une certitude qui s'est finalement imposée, après trois jours de procès. « Il a fallu batailler, parce que malgré les faits et les témoignages qui démontaient les charges, l'avocat général voulait une condamnation, même avec sursis, et pour moi, il n'en était pas question. » Quelles vont être les conséquences, sur place, de cet acquittement ? « Il a été prouvé par le procès que ce n'était pas moi qui ait tué. Le retour à la sérénité passe par la recherche de la vérité. »
Laurent Vili, pour l'instant, a déjà les yeux fixés sur Montpellier. « Je reviens lundi, à l'attaque, pour finir avec Montpellier la saison du Top 14. C'est vrai que j'ai très envie aussi de revenir vivre en Calédonie, d'être proche de ma famille. Maintenant, je dois réinventer ma vie. Je veux remercier tous ceux, au club de Montpellier, qui m'ont soutenu, parce qu'ils m'ont donné la force d'affronter toutes ces épreuves. »
Recueilli par F. B.

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