Le Midi-Libre édition du jeudi 24 avril 2008

Depuis 2002, le joueur de Montpellier était accusé du meurtre d'un Mélanésien en Nouvelle-Calédonie

« Quand il m'a serré dans ses bras, j'ai cru qu'il me cassait en deux. Et j'ai pleuré comme un gosse. Six ans, c'est long ». Michel Bonnaud est président du comité de soutien de Laurent Vili et, après des années d'efforts pour aider le jeune et costaud Wallisien à sortir d'un véritable guêpier, il décompresse un peu. Pas question pourtant pour lui, comme pour ses amis présents à Nouméa, de fanfaronner. Car dans ce drame qui s'est déroulé le 8 janvier 2002, il y a eu mort d'homme. Jean-Marie Goyetta, un jeune Mélanésien, est, en effet, tombé lors d'affrontements entre sa communauté et celle de Vili.

« Sa famille a été très digne, pendant le procès et après le verdict, malgré sa grande souffrance » assure le dirigeant du Montpellier Rugby Club. Pour Me Gauer, l'avocat de Vili, étonné que l'avocat général ait requis cinq ans de prison avec sursis à l'encontre de son client, « il fallait un coupable pour camoufler la faute de l'État » .
Toujours est-il que les trois jours de débats, menés dans la sérénité, ont éclairé les faits dramatiques de janvier 2002, mettant surtout en lumière les contradictions du dossier et le rôle, pour le moins passif, des gendarmes présents à ce moment-là près de Mont-Doré, le village où les violences ont éclaté.

Aujourd'hui, Laurent Vili, qui a tout de même fait un an de prison, est libre. Libre de retrouver une vie normale à Montpellier, après une parenthèse cauchemardesque de six ans. Une vie en famille et avec les amis, jamais très loin d'un terrain de rugby.
En Nouvelle-Calédonie, on ne sait toujours pas qui a tué Jean-Marie Goyetta ...
C. V.