Cet appel qui interpelle
Par Sophie M. le samedi 10 mai 2008, 11:13 - Dans la presse - Lien permanent
Paru dans "Les Infos" le 9 mai 2008
Le parquet général a annoncé récemment qu'il faisait appel de l'acquittement de Laurent Vili, jugé devant la cour d'assises pour le meurtre de Jean-Marie Goyetta. Une décision plutôt surprenante, mais qui s'explique. Pas comme le veut forcément la nouvelle procureure générale.
Acquitté Vili, levez-vous et repassez par la case justice. Annie Brunet-Fuster, la procureure générale, a donc annoncé qu'elle faisait appel de l'acquittement prononcé par la cour d'assises à l'encontre de Laurent Vili.
Selon madame Brunet-Fuster, c'est la "logique judiciaire" qui a d'abord prévalu dans sa décision "difficile à prendre". Elle a même considéré que "en dépit des débats, le dossier contient des charges suffisantes à l'encontre de Laurent Vili", en ajoutant qu'il est nécessaire de "ne pas s'arrêter au milieu du gué en allant jusqu'au bout de la logique judiciaire". Comprenne qui pourra, notamment lorsque la même procureure générale déclare que les pressions générées par ce verdict sont étrangères à sa décision.
En fait, il semble bien que le communiqué de l'Union calédonienne (lire ci-dessous), tout comme la manifestation organisée après le verdict de ce procès, pèsent lourd dans cet appel. Ce qui peut à la fois se comprendre et surprendre.
Comprendre car il y a bien une mort tragique qu'il faut élucider. Surprendre car le procès a démontré que Laurent Vili n'était pas forcément l'auteur de cet assassinat.
Nouvel exemple de ces dysfonctionnements
A dire vrai, et bien au delà de ce seul cas, il serait visiblement plus opportun, désormais, de lancer un vibrant appel à cette justice calédonienne, qui souffre d'instructions souvent trop mal ficelées, d'enquêtes parfois bâclées et de verdicts qui en souffrent de manière patente. L'affaire Vili est un nouvel exemple, qui s'ajoute à tant d'autres, de ces dysfonctionnements qui vont finir par désabuser le plus grand nombre.
Il y a quelques mois, l'affaire Kohnu, dans un autre registre, avait suscité les mêmes interrogations. Avec deux coupables initialement désignés pour finalement aboutir à un seul condamné. Aujourd'hui, c'est donc un acquitté, Laurent Vili, qui va devoir retrouver le banc des accusés. Pour un nouveau procès dont on perçoit mal l'intérêt s'il n'apporte, comme c'est envisagé, aucun fait nouveau.
En conclusion, on ne peut pas oublier et autre cas, Portugais celui-là. L'histoire d'un frêle petit personnage, handicapé physiquement, limité intellectuellement, et qui a fomenté un plan diabolique pour tuer sa victime. Au final, une peine de vingt ans. Peut-être que ce maçon dans cette affaire , n'a pas été assez franc.
Th. S.
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