Presque un an après avoir quitté le territoire de la métropole encadré par des gendarmes pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie, Laurent Vili a de nouveau foulé le sol de l'hexagone hier matin à 4 h 10. Mis en examen pour le meurtre de Jean-Marie Goyeta, en décembre 2001, lors d'affrontements inter-ethniques entre Mélanésiens et Wallisiens sur le Caillou, le pilier du Montpellier Hérault Rugby Club avait été placé en détention provisoire à Nouméa après son arrestation dans la préfecture régionale en août dernier.Et même si cet étudiant et son actif comité de soutien avaient toujours crié son innocence et pointé les points d'ombre du dossier (Vili a reconnu, en légitime défense, avoir tiré un coup de fusil en direction d'un homme portant une bandoulière alors que la victime n'en portait pas), aucune mesure de contrôle judiciaire n'avait été acceptée par le juge d'instruction sur place.Jusqu'à ce que l'épaule du Wallisien recommence à le faire souffrir. Opéré juste avant son arrestation, le pilier du MRC n'avait pu suivre de réelle éducation en prison. A tel point qu'une nouvelle intervention chirurgicale est impérative. Comme il en a le droit, le première ligne a refusé de se faire opérer sur l'île. Il a donc été escorté hier matin par deux gendarmes pour consulter le médecin-chef de l'établissement pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne).« Vu l'état de son épaule, on ne se fait pas trop de soucis quant à la décision du docteur. Il faudra opérer en métropole », a commenté Michel Bonnaud, le président du Comité de soutien de Laurent Vili. De fait, le jeune espoir du rugby montpelliérain (25 ans) pourrait être placé sous contrôle judiciaire à Montpellier à la fin de ce mois afin d'y attendre la date de l'intervention chirurgicale.

Philippe MALRIC