Le rugbyman Laurent Vili comparaît lundi pour meurtre à Nouméa
18.04.2008 10:06
Le rugbyman de l'équipe de Nîmes,
Laurent Vili, comparaîtra lundi devant la cour d'assises de Nouméa pour
le meurtre d'un Mélanésien en janvier 2002, dans le cadre de tensions
ethniques, a-t-on appris auprès du tribunal.
Originaire
de Wallis et Futuna, Laurent Vili, 31 ans, est accusé d'avoir tué par
balles le 8 janvier 2002, Jean-Marie Goyeta, un jeune Kanak de 26 ans,
dans la région de la tribu de Saint-Louis, à la périphérie de Nouméa,
alors en proie à des violences entre Wallisiens et Kanak.
Le 8
janvier à l'aube, des Kanaks avaient franchi la Thy, rivière qui sépare
la tribu de Saint-Louis du village wallisien de l'Ave Maria. Un échange
nourri de coups de feu s'en était suivi.
Blessé à l'aine par un tir, Jean-Marie Goyetta était décédé un mois plus tard à l'hôpital.
Fils
du chef de la communauté wallisienne de l'Ave Maria, Laurent Vili avait
été arrêté le 22 août 2002 à Montpellier, où il jouait à l'époque,
après des témoignages concordants. Lors de sa garde à vue, il avait
avoué avant de se rétracter.
Transféré en Nouvelle-Calédonie, il
a été incarcéré pendant un an avant d'être remis en liberté sous
contrôle judiciaire, avec interdiction de séjourner sur le Caillou.
"Au
regard du contenu du dossier, je suis confiant dans la démonstration de
l'innocence de Laurent, mais je crains qu'il soit sacrifié sur l'autel
de la paix civile", a déclaré à l'AFP, Frédéric de Greslan, l'un des
avocats du rugbyman.
Des éléments montrent qu'il ne peut pas avoir tué Jean-Marie Goyeta, a-t-il précisé.
Les
violences intercommunautaires à Saint-Louis, dans la banlieue de
Nouméa, avaient fait un mort dans chaque camp et plusieurs dizaines de
blessés entre 2001 et 2003.
Le conflit s'était réglé par l'évacuation de toutes les familles wallisiennes de l'Ave Maria, relogées par les autorités.
Un
dispositif de sécurité renforcé sera déployé lundi autour du palais de
justice de Nouméa, par crainte de tensions entre Wallisiens et Kanak.
(AFP)