Laurent Vili, un rugbyman accusé de meurtre

publié le 18/04/2008 - 11h07, par SPORT / Florent de Corbier

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En 2002, Kanaks et Wallisiens, se sont affrontés à Saint-Louis sur fond de conflit ethnique-AFP ®

C'est une histoire malheureusement banale lorsqu'un conflit inter-ethnique éclate. Laurent Vili, originaire de Wallis-et-Futuna, est accusé du meurtre de Jean-Marie Goyeta, un Kanak. Les deux ethnies s'affrontent pour la suprématie de Saint-Louis, dans l'agglomération de Nouméa, la capitale néo-calédonienne. Le conflit oppose d'un côté, les Mélanésiens, composés de Kanaks originaires de différentes régions de la Nouvelle Calédonie, et de l'autre les Wallisiens et Futuniens, originaires du territoire d'outre-mer français, Wallis-et-Futuna.

Le 8 janvier 2002, Jean-Marie Goyeta, un Kanak de la tribu mélanésienne est touché par balle. Il décède trois semaines plus tard. Huit mois après, en août 2002, Laurent Vili, alors âgé de 25 ans et étudiant en éducation physique et rugbyman à Montpellier, est arrêté puis emprisonné à Nouméa. Lors de sa garde à vue, il avoue être le meurtrier, avant de se rétracter. En l'absence d'arme et de preuve scientifique, il est remis en liberté sous contrôle judiciaire, après un an de détention. Le conflit s'est réglé en 2003 par l'évacuation de toutes les familles wallisiennes relogées par les autorités.

Laurent Vili-DR : http://vililaurent.free.fr/

 " Me battre pour un procès équitable "

Il clame aujourd'hui son innocence alors que son procès s'ouvre le 21 avril à Nouméa. " Je suis prêt à me battre et je n'ai plus qu'une hâte, c'est que le procès arrive. Mais je veux qu'il puisse être équitable ", déclarait-il en janvier dernier dans le quotidien régional Midi Libre. Car selon Vili, le procès n' pas été organisé de la manière la plus juste : instruction à charge, affaire de droit commun. Pour le rugbyman, le contexte de guerre ethnique n'est pas pris en compte " pour dissimuler la défaillance de l'État ", qui, d'après ses dires, n'aurait pas assuré la sécurité des citoyens.

En métropole, du côté de Montpellier, un comité de soutien a été créé. Le syndicat des joueurs professionnels de rugby, Provale, dans un communiqué, a demandé à ce " que le procès se déroule dans des conditions normales et équitables, que la justice soit comme nous la connaissons tous : juste ". La fin du procès est prévu le 23 avril.

Plus d'informations sur le site du comité de soutien

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