Vendredi 29 Août 2003


ACTUALITE


Nouvelle-Calédonie / Faits Divers


Saint-Louis : les armes saisies vont-elles parler?

Toutes les personnes interpellées lundi à Saint-Louis ont été relâchées. Mais les fusils saisis, eux, restent entre les mains des gendarmes qui vont tenter de les faire parler.

Echec pour les uns, succès pour les autres, il est encore bien trop tôt pour tirer les enseignements de la vaste opération de police judiciaire menée lundi matin par la gendarmerie nationale. La première intervention d’une telle envergure destinée non pas à rétablir l’ordre public, mais à faire avancer les différentes enquêtes criminelles menées par la justice.

Tests balistiques

Dix à douze personnes étaient tout particulièrement visées par les enquêteurs. Un des objectifs de l’opération était de les interpeller et de les placer en garde à vue pour les interroger. Mais manifestement, tous ces « gros clients » avaient pris la poudre d’escampette à l’arrivée des militaires. Ils n’étaient pas là où ils auraient dû être. Les quatre hommes placés en garde à vue n’étaient que des seconds couteaux. Ils ont été relâchés au bout de 48 heures et n’encourent que des poursuites correctionnelles pour participation à des attroupements armés notamment.
En revanche, les huit fusils saisis (et environ 500 cartouches de tous calibres) à l’occasion de l’intervention dans les maisons perquisitionnées pourraient se révéler précieux pour la suite des investigations. Ces armes, des fusils de gros calibre et à longue portée pour la plupart, vont être soumises à des analyses scientifiques et balistiques. Elles vont être examinées à la loupe. Bref on va les faire parler. Or, c’est précisément ce qui manquait aux enquêteurs de la brigade de recherche de la gendarmerie. Au plus fort des événements, ils n’étaient pas en mesure de se rendre sur place pour faire les indispensables constatations sur le terrain, prélever des indices, et surtout saisir et examiner les fusils ou carabines susceptibles d’avoir été utilisés dans tel ou tel meurtre ou tentative. Pas d’arme, pas de preuve irréfutable. Juste des présomptions, des faisceaux d’indices ou des confessions sujettes à revirements, comme c’est le cas dans l’affaire Vili, impliqué dans la mort de Jean-Marie Goyeta, ou dans l’affaire Moekia, mis en cause dans l’assassinat de Petelo Motuku.

L’arsenal de Saint-Louis

L’opération de lundi pourrait changer la donne. Huit fusils saisis, c’est évidemment loin du compte. Des dizaines d’autres armes circulent tant à Saint-Louis qu’à l’Ave-Maria. Mais si les enquêteurs ont frappé aux bonnes portes, les fusils et les munitions récupérés peuvent se révéler de précieux atouts pour l’avenir. « Cette intervention n’est pas un échec » se borne à commenter, laconique, le lieutenant- colonel Gotab.
Est-ce une des raisons qui ont contribué à faire remonter la tension à Saint-Louis? Dès lundi soir, un barrage a été formé sur la route de l’Ave-Maria pour empêcher les derniers Wallisiens d’aller et venir. Et mardi soir, en guise de représailles, la ligne électrique à haute tension Yaté-Nouméa a été sabotée par des tirs de gros calibre.
La situation était toujours très tendue hier. Au cours de la nuit de mercredi à jeudi, de nombreux tirs ont été échangés entre les camps mélanésien et wallisien. Et des militaires stationnent toujours aux abords de la zone de conflit.

Ph.F.
 



NAVIGUEZ
Tous les articles
Précédent | Suivant

 
Sur la quinzaine d’armes saisies à Saint-Louis depuis le début du conflit, huit l’ont été au cours de la seule journée de lundi.




Copyright © LES NOUVELLES-CALEDONIENNES 2001-2003 - Tous droits réservés