Nouvelle-Calédonie / Société

Daniel Constantin : « Il faut faire taire les armes »
« Il faut faire taire les armes à Saint-Louis »
a affirmé hier le haut commissaire. Mais pas par une action massive
de désarmement qu’il juge irréaliste.
« Dès mercredi soir, je me suis rendu à Saint-Louis et j’ai
rencontré les différents responsables coutumiers mélanésiens », a
affirmé le haut-commissaire Daniel Constantin à l’issue des
dernières violences de Saint-Louis. « Ensemble, nous avons évalué la
situation et nous avons fait le constat que personne ne souhaitait
la remise en cause de l’accord qui a permis de connaître plusieurs
mois sans violence dans la zone de Saint-Louis et de l’Ave Maria.
J’ai fait la même démarche jeudi avec les responsables wallisiens
»
Mesures de sécurité
«
Certes, nous venons de connaître un accroc dans la réalisation de
notre accord, mais notre souci à tous est de retrouver les bases qui
ont permis le retour à la tranquillité. Nous considérons que les
incidents de mercredi ont été engagés par l’incendie d’une case et
les interprétations qui en ont été faites. Mais personne n’a évoqué
le processus de départ de la communauté wallisienne et de relogement
qui est en cours. Ce n’est donc pas cette démarche qui est en cause.
D’ailleurs les quelques troubles qui ont pu récemment émailler la
tranquillité de Saint-Louis ont été le plus souvent internes à la
communauté mélanésienne et n’ont pas eu de caractère inter-ethnique.
» « Il faut que l’on retrouve la pleine application de l’accord
entre communautés qui nous a permis de retirer les forces de l’ordre
du périmètre. En attendant nous allons vraisemblablement reprendre
un certain nombre de mesures de sécurité, notamment sur l’axe
dangereux. »
Ranger les
fusils
« Sur la question plus particulière du
relogement des Wallisiens, une réunion doit se tenir ce vendredi. Sa
date a été arrêtée il y a trois semaines, les récents incidents ne
nous ont conduit ni à l’avancer ni à la différer. Elle était prévue,
elle se tiendra. Ce qu’il faut, c’est faire taire les armes. Mais
pas comme certains le voudraient. Il n’est pas réaliste de vouloir
mener une opération massive pour envahir telle ou telle communauté
et la désarmer. Nous ne réussirions pas si nous engagions une telle
action. Ce à quoi il nous faut aboutir à Saint-Louis, c’est à ce que
les armes ne servent que pour ce à quoi elles sont destinées.
C’est-à-dire la chasse. Cela suppose de notre part un travail de
discussion avec les communautés en présence. Il faut convaincre
chacun qu’un conflit ou un différend peut se régler autrement
qu’avec des armes, et aboutir à ce que les fusils soient rangés là
où ils doivent l’être. »
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